Actualité 07.03.2009

Vernissage – Centre de design de l'UQAM – "La typographie animée" – Philipppe Apeloig et Judith Poirier

“Centre de design de l’UQAM

La typographie animée
Philippe Apeloig
Judith Poirier

Dates : du 12 mars au 19 avril 2009
Lieu : Centre de design de l’UQAM, 1440, rue Sanguinet, Montréal
Vernissage : le mercredi 11 mars, à 18 heures
Visite commentée de l’exposition : le mercredi 11 mars, à 17 h, en compagnie des deux créateurs

Montréal, le 3 mars 2009 – Le Centre de design de l’UQAM présente le travail de Philippe Apeloig, designer graphique parisien connu internationalement, et de la Montréalaise Judith Poirier, lauréate de plusieurs prix en design graphique et professeure à l’École de design de l’UQAM, du 12 mars au 19 avril 2009. Cette exposition explore la typographie animée au travers  des recherches  personnelles des deux artistes. Une sélection de leur travail imprimé sera également exposée. Cette exposition a été rendue possible grâce au Consulat général de France à Montréal.

Deux designers, deux manières de penser le signe typographique. Vingt-six lettres, vingt-six formes icôniques à la base de notre écriture et de notre système de communication, des variations et des interprétations à l’infini ont fait de l’exploration typographique, au fil du temps et des avancées techniques, un art à part entière. Les deux designers ont su chacun à leur manière combiner la discipline stricte de la typographie traditionnelle et les nouveaux médias pour s’approprier un nouveau mode d’expression. Leurs expérimentations redéfinissent le travail typographique tant du point de vue de la pratique en elle-même que sur le plan conceptuel.

Socle de la pratique exploratoire des deux typographes, l’imprimé est mis à l’honneur dans l’exposition par des affiches et autres essais imprimés. Leur travail de recherche est également présenté dans leurs expérimentations personnelles autour du film ou de l’image en mouvement.

La typographie

Outre une longue tradition de lettrage et d’imprimerie, la typographie a donné lieu à de nombreuses expérimentations au cours du XXe siècle. Les années 20 ont d’abord soulevé un questionnement idéologique et sémiotique autour du langage tandis que, dès les années 90, avec le développement des technologies informatiques, le médium a pu être travaillé plus librement, amenant alors la question de la lisibilité ainsi qu’une compréhension et une théorisation qui permirent d’asseoir la typographie en tant que discipline.

On pense que le signe typographique est muet de sens, mais pour le typographe, les règles de ponctuation, de rythme et d’accent sont, même dans l’imprimé, matière à créer de nouvelles formes et de nouvelles relations. En laissant libre cours à notre imagination, on associe facilement des images aux lettres comme le fait Victor Hugo : « Avez-vous remarqué combien l’Y est une lettre pittoresque qui a des significations sans nombre? – L’arbre est un Y; l’embranchement de deux routes est un Y; le confluent de deux rivières est un Y; une tête d’âne ou de bœuf est un Y; un verre sur son pied est un Y; un lys sur sa tige est un Y; un suppliant qui lève les bras au ciel est un Y. »

Si l’on peut voir ou percevoir ce jeu d’équilibre qu’exécutent les lettres, leur expression d’individualité et leur potentiel d’accomplissement dans l’espace et dans le temps, on aimera cette exposition qui fait chanter, jouer et danser les lettres pour exprimer leur beauté abstraite entre équilibre et proportion.

« Les langues sont avec le monde dans un rapport d’analogie plus que de la signification; ou plutôt leur valeur de signe et leur fonction de redoublement se superposent; elles disent le ciel et la terre dont elles sont l’image; elles reproduisent dans leur architecture la plus matérielle la croix dont elles annoncent l’avènement, – cet avènement qui à son tour s’établit par l’Écriture et la Parole. Il y a une fonction symbolique dans le langage : mais depuis le désastre de Babel il ne faut plus la chercher – à de rares exceptions près – dans les mots eux-mêmes mais bien dans l’existence même du langage, dans son rapport total à la totalité du monde, dans l’entrecroisement de son espace avec les lieux et les figures du cosmos. » Michel Foucault, Les mots et les choses

« La société humaine, le monde, l’homme tout entier est dans l’alphabet. La maçonnerie, l’astronomie, la philosophie, toutes les sciences ont là leur point de départ, imperceptible, mais réel; et cela doit être. L’alphabet est une source. » Victor Hugo

Philippe Apeloig

À travers ses affiches et ses alphabets animés et non animés, Philippe Apeloig expérimente les variations du signe typographique. Son approche personnelle et conceptuelle poursuit les contrastes épurés de ses sérigraphies réalisées pour promouvoir des événements culturels. En ajoutant le rythme de l’image en mouvement, l’exploration des nouveaux médias enrichit son interprétation du signe comme objet graphique et esthétique.

Graphiste et typographe, diplômé de l’École supérieure des arts appliqués Duperré et l’École nationale supérieure des arts décoratifs (ENSAD), Philippe Apeloig nourrit une passion pour les lettres qu’il considère comme « véhicule de la pensée », « matière à la création ».

Depuis le « gold award » du Tokyo Type Directors Club qui lui est décerné en 1995, suite à une résidence à la Villa Médicis), il gagne de nombreux prix pour ses affiches réalisées pour des musées, des expositions ou des festivals. Auteur de l’identité graphique d’institutions culturelles françaises comme l’Institut national d’histoire de l’art, le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme de Paris ou plus récemment le Théâtre du Châtelet, et de l’Idéogramme des musées de France, il joue subtilement avec l’image et le mot dans un style épuré et minimaliste. Il réalise quelques livres pour les Éditions Phaidon et crée des collections pour le Serpent à Plumes et les Éditions Robert Laffont.

Il enseigne la typographie à l’ENSAD à Paris de 1992 à 1998 puis le design graphique à la Cooper Union School of Art de New York. Il devient ensuite conservateur du Herb Lubalin Study Center of Design and Typography de New York. Depuis 2003, il est directeur artistique du musée du Louvre.

Judith Poirier

Fusionnant imprimerie et cinéma, son film Dialogue explore le rythme visuel et sonore de la typographie. Imprimé directement sur la pellicule avec des caractères de bois et de plomb, il est le résultat d’un procédé aléatoire d’animation qui génère des compositions intuitives et produit une trame sonore surprenante. Des exemples de ses expérimentations avec la presse typographique laissent voir les traces du processus de création.

Diplômée du Royal College of Art à Londres et de l’Université Concordia à Montréal, Judith Poirier travaille depuis 2003 avec une presse et des caractères de plomb, intégrant cet héritage typographique dans une démarche artistique contemporaine. Elle s’intéresse particulièrement au passage de la page imprimée à l’écran, et vice versa, ce qui lui permet de combiner plusieurs médias et de poursuivre sa démarche de designer graphique / designer artiste.

Outre un passage par la direction artistique en publicité, elle développe une expertise en design graphique dans le domaine culturel, principalement pour des galeries et musées canadiens. Dans ses catalogues d’exposition, elle joue avec les codes de l’objet-livre, terrain de son processus créatif. La typographie devient expérience exploratoire entre la tradition stricte qu’imposent la presse typographique et les éléments de hasard et de surprise qu’elle introduit. De nombreux projets sont nés de son implication professorale, notamment « Typomondo : la lettre dans tous ses états », événement présenté à l’automne 1994 au Centre de design de l’UQAM. Son travail a été récompensé par de nombreux prix en design graphique.

Heures d’ouverture et lieu
Centre de design de l’UQAM
1440, rue Sanguinet, Montréal (entre Maisonneuve et Sainte-Catherine)
Du mercredi au dimanche, de midi à 18 heures – Entrée libre”

Pour plus d’information sur le Centre de design de l’UQAM…

(Source: Huguette Lucas, conseillère en relations de presse, Université du Québec à Montréal. Crédit image: Philipppe Apeloig, “X-TRA-TRAIN”)